Prophétique (on est déjà nées) // Nadia Beugré // Bruxelles, Kunsten Festival Des Arts 2023 & tournée

Prophétique (on est déjà nées) // Nadia Beugré // Bruxelles, Kunsten Festival Des Arts 2023 & tournée

Un projet chorégraphique de Nadia Beugré // Avec Acaua Shereya, Jhaya Caupenne, Beyonce Marshall, Canel, Taylor Dear, Kevin Kero // Scénographie Jean Christophe Lanquetin // Lumières Anthony Merlaud // Production Libr’ArtsVirginie Dupray // Projet photo Ditoma Kadoule // Première au Kunsten Festival des Arts, Théâtre du Rideau, le 11 mai 2023 et 12, 13, 14 // Tournée : Holland Festival, Frascati Amsterdam, 16-18 juin 2023 – Montpellier danse, Théâtre La Vignette, 21 et 22 juin 2023 – Tanz im August, Berlin, 11-12 août 2023 – Théâtre Garonne, coréalisation La Place de la Danse CDCN Toulouse Occitanie, Toulouse, 18-20 octobre 2023 – Dampfzentrale Bern, 23-24 octobre 2023 // Hellerau, Dresden, 27-28 octobre 2023 – SpielArt Munich 3-4 novembre 2023 – Theatre de Vidy Lausanne, 7-10 novembre 2023 – Points communs, Cergy, 14-15 novembre 2023 – Theatre de Freiburg, 17 novembre 2023 – Kaserne Bâle, 21-22 novembre 2023 – Alkantara festival, CulturGest, Lisbonne, 24-25 novembre 2023 – Centre Pompidou, Paris, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, 30 novembre – 3 décembre 2023… Puis en 2024, France, Royaume Uni, Irlande, Brésil…


Voir site Cie Libr’arts : ICISite KunstenFestival Bruxelles : ICI

Une utopie queer/trans prophétique. On dénie tellement aux personnes trans, queer, la possibilité d’exister sur ce sol, dans l’espace public, sur cette terre. Rien [ou si peu] de bon ne peut venir de ce sol, sinon de la lutte, de la solidarité, de la résistance, de la provocation, du jeu… Alors je pense à l’Afro Futurisme d’un Sun Ra ou aux écrits de Kodwo Eshun… : cette planète n’est pas pour nous, allons voir ailleurs, inventons un autre monde, peut-être qu’on y sera mieux. Du coup, la scène [lieu d’hyper-visibilité publique dont il est essentiel de s’emparer, de la détourner] est inversée, l’ensemble des éléments ne viennent pas d’en bas, du sol, mais d’en haut, des cintres. Il faut aller les chercher, sauter, s’entraider pour les attraper, et inventer un monde possible. Les frises ne sont pas noires, sont-ce des frises ou de sublimes bannières ? L’espace et ses conventions sont reconfigurés, on s’empare des éléments évidents pour s’essayer à les réinventer…

La scène renvoie à un salon de coiffure, les laines, les tresses des fragments du monde qui s’y invente au jour le jour. La scène deviendrait-elle ce monde possible, où les filles ont enfin la parole, à leur manière ?

Lecture pendant les répétitions à Abidjan : « Il nous faut donc, que cela nous plaise ou non, nous constituer nous mêmes, sortir comme de nulle part, être nos propres légendes dans notre vie même, nous faire nous même êtres de chair aussi abstraites que des caractères de livres ou des images peintes. C’est pourquoi il nous faut, à une époque où les héros sont passés de mode, devenir héroïques dans la réalité, épiques dans les livres. C’est pourquoi  […] il nous faut insister du coté du sens, et par le sarcasme et l’ironie rendre manifeste ce qui tire à hue et à dia ». Monique Wittig, Le point de vue, universel ou particulier, in La pensée straight, Balland, Paris, 2001, pp 116-117.

Répétitions – Montpellier & Bruxelles, avril-mai 2023

Répétitions – Abidjan, janvier 2023

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