Banana Republics – here be dragons // Boyzie Cekwana – Nina Stottrup Larsen // 2015
Un projet de Boyzie Cekwana (performance) & Nina Stottrup Larsen (vidéo – images) // Lumières Eric Wurtz // Scénographie JcLanquetin // Kampnagel, Hambourg, 1-2 oct 2015.
Une ‘réflexion’ mise en scène sur la situation actuelle des personnes de couleur [nourrie de la situation sud africaine], la perpétuation de la domination coloniale de multiples façons, le fait que les choses n’ont pas vraiment changé depuis l’époque des décolonisations, et la fin de l’apartheid. Ce projet questionne la nécessité de la violence [par les Noirs] en lieu et place de la politique actuelle du pardon [aux Blancs] ; Il s’agit de corps noirs et de terrorisme blanc… La pièce est construite sur une lecture contemporaine du texte de Sartre [1961], introduisant Les Damnés de la Terre de Fanon.
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A staged ‘reflexion’ on the ongoing situation of black people [in link with the situation in South Africa], the perpetuation of the colonial domination in multiple ways, the fact things didn’t really change since the time of decolonizations, and the end of apartheid. It questions the necessity of violence [by black people] instead of the ongoing politics of forgiveness [to white people] ; It is about black bodies and white terrorism… The piece is built on a contemporary lecture of Sartre text [1961], introducing Fanon’s Wretched of the earth.
« Regardons nous, si nous en avons le courage, et voyons ce qu’il advient de nous.
Il faut affronter d’abord ce spectacle inattendu : le strip tease de notre humanisme. Le voici tout nu, pas beau : ce n’était qu’une idéologie menteuse, l’exquise justification du pillage ; ses tendresses et sa préciosité cautionnaient nos agressions. Ils ont bonne mine, les non-violents : ni victimes, ni bourreaux ! Allons ! Si vous n’êtes pas victimes, quand le gouvernement que vous avez plébiscité, quand l’armée où vos jeunes frères ont servi, sans hésitation ni remords, ont entrepris un ‘génocide’, vous êtes indubitablement des bourreaux. Et si vous choisissez d’être victimes, de risquer un jour ou deux de prison, vous choisissez simplement de tirer votre épingle du jeu. Vous ne l’en tirerez pas : il faut qu’elle y reste jusque au bout. Comprenez enfin ceci : si la violence a commencé ce soir, si l’exploitation ni l’oppression n’ont jamais existé sur terre peut-être la non violence affichée peut apaiser la querelle. Mais si le régime tout entier et jusque à vos non-violences pensées sont conditionnés par une oppression millénaire, votre passivité ne sert qu’à vous ranger du coté des oppresseurs. …
Jean Paul Sartre, préface à Les damnés de la terre, Frantz Fanon
L’espace est un sol blanc bi-frontal, mais à l’arrière du public se trouve un autre espace de jeu, non directement visible, uniquement via une caméra verticale. La carte de l’Afrique est là au sol et B joue avec, visible sur une grande projection au mur. Alors la carte de l’Afrique devient une table de journal télévisé… qu’il détruit à la tronconneuse. B est presque constamment sous l’œil d’une caméra de contrôle, manipulée par moi [au Kampnagel] ou par Nina Stottrup Larsen, qui a également conçu toutes les vidéos, sortes de fake news, gros titres etc.
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The space is a white floor, bi-frontal, but on the back of the audience space is another performing space, non directly visible, only via a vertical camera. The Africa map is there on the floor and B performs with it, visible on a large screening on the wall. Then the Africa map becomes a table for tv news… which he destroys with a tronconneuse. B is almost constantly under the eye of a control camera, manipulated by me (at Kampnagel) or Nina Stottrup Larsen, who also designed all the videos, kind of fake tv news, headlines and so on.