Bâches orange // Lubumbashi [projet] // 2010

Bâches orange // Lubumbashi [projet] // 2010

En circulant à Lubumbashi (RDC) et alentour, on se rend vite compte de la présence de bâches oranges à chaque fois qu’il y a un chantier en cours ou une construction précaire, un petit magasin, un camp de mineurs, etc. La bâche orange semble être le matériau principal utilisé par les gens ordinaires. Elle produit un signe très visible – presque conceptuel – une présence dans la ville et alentour, de réseaux et de pratiques informels, celui des personnes. Un réseau urbain parallèle [généralement presque invisible] apparaît dans les fissures de la ville bâtie, dont l’origine et la plupart des bâtiments datent de l’époque coloniale. Une question se pose : qu’est la ville pratiquée ? Comment les gens perçoivent-ils la ville « construite » ? Comme décor, quelque chose de lointain, d’inaccessible ? Comment gèrent-ils, jouent-ils avec ? Je commence à dessiner des petites architectures oranges, à l’échelle d’une maquette. Ces dessins prennent la forme et l’aspect des bâtiments coloniaux et contemporains [la ville est un résumé de l’architecture moderne de 1880 à 1960] mis à l’échelle des architectures en bâche orange, c’est-à-dire l’échelle du corps. Cela devient un projet : construire une série de sculptures/constructions, inaccessibles, à cette échelle (maximum 2 mètres de haut), en gros celle d’une petite boutique de bois. Puis les mettre en scène dans la ville lors d’événements performatifs, de balades, d’installations, etc. A travers ces sculptures fonctionnant comme une énigme, à la fois familière et étrange,m’intéresse la réaction des gens, que je souhaite documenter. Ces sculptures sont [comme] une scène, un espace pour adresser des mots, des histoires, des désirs, des souvenirs, des pratiques.

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Circulating in Lubumbashi (DRC) and around, you soon realize the presence of orange sheet every time there is an ongoing construction site or a survey construction, a small shop, a miners camp, etc. Orange sheet seems to be the main material ordinary people use. It produces a very visible sign – almost conceptual – a presence in the city and around, of informal networks and practices, the one of people. A parallel urban network [usually more invisible]  appears in the cracks of the built city, whose origin and most of buildings come from the colonial time. A question comes: what is the practiced city ? How do people perceive the ‘built’ city? As a scenery, something distant, inaccessible? How do they deal, play with it? I start to draw little orange architectures, at the scale of a model. These drawings prennent the form and aspect of the colonial and contemporary buildings (the city is a sum up of modern architecture from 1880 to 1960) with the scale of orange sheet architectures, means the scale of the body. It becomes a project: build a series of sculptures/constructions, inaccessible, at this scale (maximum 2 meters high), basically the one of a little wooden shop. Then stage them in the city during performative events, walks, installations, etc. Via these sculptures working like an enigma, at the same time familiar and strange, I’m interested to hear and see the reaction of people, and document it. These sculptures are [like] a stage, a space to address words, stories, desires, memories, practices.