Play>Urban Neuhof // Mai 2023 // Avec la JEEP
Une résidence de recherche création au Neuhof en mai-juin 2023, avec la JEEP Neuhof.
Voir site Play>Urban : ICI
Un numéro de la revue Play>Urban produit en temps réel, documentant le processus de réflexion et de travail : ICI
Cette publication est une tentative de ‘raconter’ un processus de travail. Non pas d’en faire le récit, mais d’en assembler les éléments constitutifs sans chercher à les relier. Ils font lien par le geste que nous posons, geste de présence au premier chef, d’un groupe de 20 étudiants qui déplacent l’atelier de Scénographie à la HEAR pour trois semaines au Neuhof aux cotés de la JEEP.
L’hypothèse théorique et poétique sous jacente renvoie à la poésie objectiviste, ou à la pensée pragmatiste. Il s’agit de rassembler sans surplomber, un ensemble de traces de moments, de rencontres. Comment ces éléments, en un sens juxtaposés durant le temps de cette résidence, font corps, c’est aux participants de le dire et il n’y a ici guère de réponses à cette ‘alchimie’ qui espère les faire tenir ensemble, ou à son absence. Par contre, ils façonnent ce projet, sont ici bien présents, à commencer par les prises de parole et les récits des intervenants, associatifs, habitants, qui travaillent au long cours et vivent dans le quartier. A cela viennent se juxtaposer les dynamiques et les récits des étudiants, des bribes dessinées et notées de leurs pratiques, de leurs imaginaires, de leurs manières de regarder en artistes, jeunes artistes de leur génération, un milieu urbain, et de s’y inscrire d’abord par leur présence quotidienne le temps de la résidence, et ensuite par des gestes, des actions, des tentatives de rencontres, des échanges, des errances dans le quartier.
Il y a dans cette manière d’assembler ces bribes, à la fois une tentative de faire un état des lieux, à un moment, de certaines des dynamiques du quartier, mais aussi, dans les intervalles non définis qui échappent à l’encardrement de ce qu’est en général ce genre de publication, c’est à dire une ligne directrice, un texte qui la circonscrit, dans ces intervalles donc, tout ce qui échappe, fuit, reste opaque, ne se dit pas, mais dont se devine l’immensité et les potentiels, puissance du vivant.
Chez les étudiants, aucune pression. C’est un choix pédagogique et éthique. Il leur est simplement demandé d’être là et de prendre cela au sérieux, dans leur parcours d’études. D’être attentif, de se poser quelques questions justes et de s’engager dans la mesure de leurs dé- sirs, doutes, peurs, moyens, goûts. De faire leur chemin, à leur rythme, avec ce quartier, ses enjeux, ses représentations à déconstruire, de s’y immerger par le milieu et d’en entrevoir les espaces, les possibles, les potentiels, les besoins, les dynamiques.
Jean-Christophe Lanquetin, Strasbourg, juin 2023